6. Sky high way

 

Écliptique et sphère céleste

 

 

 

En supposant que cela soit possible, et que la lumière solaire ne nous aveugle pas, imaginez que depuis la Terre nous regardions le soleil, Mercure, Vénus, Mars, les astres qui figurent sur le dessin de gauche.

 Nous les voyons tous dans le même plan, celui de l’écliptique et nous n’avons aucune notion de la distance où ils se trouvent de nous. De gauche à droite, nous voyons Vénus, Mars, le soleil et Mercure, alignés sur la sphère céleste comme s’ils se trouvaient sur elle, parmi les étoiles.

C’est ce que traduit le second dessin.

 

L’écliptique est un plan qui passe par la terre, donc il passe par le centre de la sphère céleste et à ce titre il la coupe selon un grand cercle qu’on appelle le cercle écliptique.  Effectivement, c’est ce que semblent suggérer les mobiles tels qu’on les voit sur la sphère céleste. Ils tracent une ligne qui pourrait bien être l’ébauche d’un cercle.

 

Il suffit de noter leur position sur la sphère, de jour pour le soleil, de nuit pour les planètes et au bout de quelques temps, mises bout à bout, nos marques jalonneront le cercle écliptique.

 

Nous savons que les planètes, le soleil et la lune ne se déplacent pas vraiment sur la sphère céleste et que ces astres sont beaucoup plus proches de nous que les étoiles, mais, en fait, tout se passe comme si c’était le cas et qu’ils se déplaçaient sur la sphère parmi les étoiles. et de plus ils ne semblent pas quitter ce grand cercle qui fait le tour de la sphère comme une route.

 

 

Ecliptique et zodiaque

 

● Sur ce dessin on voit comment le plan de l’écliptique (distinct de l’équateur ou de l’horizon) coupe la sphère céleste selon le cercle écliptique.

Depuis la terre, on doit voir le soleil exactement sur le cercle écliptique. Les planètes dont l’orbite fait un petit angle avec l’orbite terrestre ne doivent pas trop s’en éloigner, ainsi que la lune dont l’orbite autour de la terre fait un angle d’à peine 5° avec l’écliptique.

Depuis la terre on doit voir tous les « mobiles » très près du cercle écliptique. Ce cercle traverse 12 constellations qu’on appelle constellations du zodiaque.

Quand depuis la terre on regarde le soleil, une planète ou la lune, on voit forcément une constellation du zodiaque en arrière-plan de cet objet.

Quand depuis la Terre on voit la constellation du scorpion en arrière-plan du soleil, (ou d’une planète) on dit que le soleil (ou la planète) est « dans le scorpion ».

 

Sur le dessin, on voit aussi que le sens de rotation de la terre sur son orbite, situera le soleil « dans le sagittaire » après l’avoir situé « dans le scorpion ».

 

 

 

● Ce dessin montre de façon très schématique la bande zodiacale, sur la sphère céleste, le long du cercle écliptique.

Les symboles qu’on aperçoit sont quelquefois utilisés pour représenter les constellations du zodiaque.

Ici, on a arbitrairement situé le soleil dans le scorpion dont le symbole ressemble à un m.

  Quand la Terre fait le tour du soleil, celui-ci semble progresser le long du cercle écliptique et au cours des 12 mois de l’année, on le voit se déplacer lentement (environ 1° par jour) d’une constellation du zodiaque à l’autre.

En une année, il décrit intégralement le cercle écliptique dans le sens scorpion, Sagittaire, Capricorne .... et revient à son point de départ.

 

 

 

 

 

 

En fait il y a environ un mois d’écart entre le signe astrologique et la période pendant laquelle le soleil se trouve dans une constellation donnée.

Par exemple les gens nés sous le signe des Gémeaux sont nés entre le 21 mai et le 21 juin alors que le soleil passe dans la constellation des Gémeaux entre le 21 juin et le 20 juillet. (Il ne met pas forcément exactement un mois pour traverser une constellation).    

 

Observez que la bande zodiacale et le cercle écliptique coupent l’équateur et le réseau de parallèles.

 

 

● Pour réaliser le dessin suivant on a découpé sur la sphère céleste une bande centrée sur l’équateur et contenant l’intégralité du cercle écliptique et des constellations du zodiaque, puis, on l’a mise à plat, sa face intérieure tournée vers nous, de façon qu’on puisse la voir en entier.

Sur ce dessin, on peut visualiser les figures caractéristiques que forment les étoiles des constellations du zodiaque telles qu’elles nous apparaissent, et dans l’ordre où elles nous apparaissent de l’Est à l’Ouest, mais,  dans la réalité, les limites de ces constellations ne sont pas rectangulaires : elles ont des tracés plus complexes (qui, pour nous ne présente pas un grand intérêt).

La situation des constellations du zodiaque par rapport à l’équateur est conforme à l’observation. Cancer, Gémeaux et Taureau sont les constellations du zodiaque les plus hautes dans le ciel. Sagittaire et Scorpion sont les constellations les plus basses.

 

L’écliptique coupe l’équateur dans la constellation des Poissons et entre Vierge et Lion.

 

L’angle équateur écliptique

 

Sur le dessin précédent, nous remarquons que les points haut et bas de l’écliptique ont une latitude d’environ 23° sur la sphère.

Cela mérite une explication.

 

En fait, comme le montrent les dessins ci-contre, l’équateur de la terre fait un angle avec le plan de son orbite autour du soleil.

Cet angle est donc celui que fait le plan écliptique avec le plan équateur et sa valeur est constante et égale à 23,27°.  Nous dirons 23° pour simplifier.

 Le dessin du bas montre comment rapporté à la sphère céleste, l’angle que font les 2 plans, ou les 2 cercles, justifie la latitude de 23° qu’on trouve pour des points haut et bas de l’écliptique comme on l’a constaté sur l’illustration précédente.

On en a profité pour représenter le soleil tel qu’on le voit un jour donné et sons sens de progression sur l’écliptique.

Quand le soleil est au point bas de l’écliptique c’est le solstice d’hiver. Quand il est au point haut c’est le solstice d’été.

Le soleil est actuellement assez bas dans l’hémisphère Sud (on est en hiver) et il se dirige lentement vers le point P qui est l’un des points d’intersection de l’écliptique avec l’équateur. (l’autre est le point A).

Le point d’intersection écliptique / équateur qui voit le soleil passer de l’hémisphère sud de la sphère à l’hémisphère nord, le point P, se trouve dans la constellation des Poissons et s’appelle le point Vernal.

Au point A, (entre Vierge et Lion) le soleil passe du Nord au sud.

 

 

 

Le point Vernal est important en astronomie.

Le méridien qui passe par le point vernal est le méridien d’origine, le méridien « de Greenwich » de la sphère céleste. 

En outre le jour où le soleil se trouve en P est le jour de l’équinoxe de printemps.

Et quand il se trouve en A c’est l’équinoxe d’automne.

Enfin le point vernal intervient dans de nombreuses définitions du temps ou dans la description de nombreux phénomènes.

 

Sur la Terre les parallèles de latitude 23° nord ou sud s’appellent les tropiques. 

Chez nous, le soleil n’est jamais au zénith même quand il est au plus haut, le jour du solstice. Par contre ce fait est possible pour toute la zone intertropicale. Le soleil peut occuper le zénith à certains moments de l’année ce qui correspond à un effet thermique maximum. Sur les tropiques, le soleil est au zénith le jour du solstice d’été à midi (heure solaire)

 Les parallèles de latitude 90° – 23° = 67° sont eux aussi remarquables. On les appelle les cercles polaires (ou cercles arctiques).

Sur les cercles polaires, lors des solstices, on a soit un jour de 24H soit une nuit de 24H. 

Le jour du solstice d’hiver, le soleil se comporte comme une étoile du sud profond et il ne parvient pas à franchir l’horizon.

Le jour du solstice d’été il se comporte comme une étoile circumpolaire et ne parvient pas à se coucher.

 

 

 

  

Sur ces dessins on voit comment se déplace le soleil selon la latitude du lieu, le jour des solstices quand il atteint ses positions extrêmes par rapport à l’équateur.

On remarque que le jour des solstices, le soleil se déplace sur les parallèles 23° Nord et Sud.

Le jour des équinoxes, le soleil se déplace sur l’équateur.

 

Pour que le soleil atteigne le zénith, il faut que l’équateur soit incliné sur l’horizon d’au moins 67° ce qui est le cas pour toute la zone intertropicale.

 

Pour ne pas voir le soleil au cours d’une journée ou au contraire le voir pendant 24h, il faut que l’équateur soit incliné d’au plus 23° sur l’horizon ce qui est le cas entre 67 et 90° de latitude.

 

L’explication du déplacement journalier du soleil dans le ciel fera l’objet du prochain chapitre.

L’aspect de l’écliptique dans le ciel

Dotée de l’horizon, de l’équateur et de l’écliptique, la sphère céleste est maintenant complète.

L’horizon est un plan fixe qui partage la sphère en deux hémisphères : le ciel visible et le ciel invisible.

L’horizon est la base de l’hémisphère visible. Au-dessus de l’horizon, le ciel tourne selon un axe qui passe par l’étoile polaire.

L’équateur est aussi un plan fixe qui coupe la sphère céleste selon un grand cercle dont on voit la moitié invariablement orientée Est – Ouest et culminant sous nos latitudes à environ 45° sur le méridien, au-dessus de l’horizon Sud.

L’écliptique est aussi un grand cercle mais coupant l’équateur et les parallèles, il n’est pas invariant dans la rotation de la sphère.

Donc, contrairement à l’équateur et aux parallèles, son aspect dans le ciel va changer en permanence.

À quoi ressemble l’écliptique quand la sphère céleste effectue un tour complet ? 

L’illustration ci-dessous en donne un exemple.

 

 

Sur ce dessin on voit l’hémisphère visible du ciel à différentes heures pour un jour donné.

En bleu figurent les parallèles et l’équateur dont l’aspect, conformément à ce que nous savons, est globalement invariant au cours de la rotation.

En jaune figure l’écliptique qui supporte soleil, lune et planètes.

 

À 10 h le point vernal est face à nous, presque au méridien.

À 16h on voit toute la partie haute de l’écliptique au- dessus de l’équateur. Le point vernal est à droite (à l’ouest).

À 22h c’est le point de l’équinoxe d’automne, le point diamétralement opposé au point vernal qui nous fait face.

À 4h, c’et toute la partie basse de l’écliptique qui est devant nous. Le point vernal se lève à l’Est.

 

 

Mais attention le lendemain à 10h le ciel ne sera pas tout à fait le même. Par rapport à la veille, il aura un peu tourné vers l’ouest d’environ 1°.

Il ne sera pas très différent du ciel de la veille. Mais au bout d’un mois, il aura tourné de 30 degrés et des différences notables apparaîtront.

Il ne faut donc pas s’attendre à ce que, par exemple, tous les jours à 22h, l’aspect de l’écliptique soit celui de notre illustration.

En fait, si on regarde le ciel tous les jours à 22H, les 4 aspects de l’illustration se succèderont de trimestre en trimestre.

Remarquez qu’au cours de son balancement,  les points les plus méridionaux et les plus septentrionaux de l’écliptique ne s’écartent pas de plus de 23° de l’Est ou de l’Ouest exact.

 

Une petite sphère céleste rien que pour nous

 

Depuis toujours, on a construit des appareils dont le but est de représenter la sphère céleste et de reproduire les mouvements observés.

 

 

Sur celui–ci, dont la modernité ne fait aucun doute, on voit très bien, au centre, la Terre qu’on a choisi de faire tourner à partir de son pôle Sud grâce à la molette inférieure.

La sphère céleste, sur laquelle on a localisé étoiles et constellations, est le globe transparent qui constitue l’enveloppe extérieure.

Sur la sphère céleste, on a dessiné deux cercles :

Le cercle blanc en trait continu est l’équateur céleste (on voit bien que son plan est le prolongement du plan de l’équateur terrestre).

Le cercle noir en trait pointillé est l’écliptique qui fait un angle de 23° avec l’équateur.

L’horizon est le disque bleu pivotant qui entoure la terre et il faudrait lui donner une inclinaison de 45° avec l’équateur en tournant la pointe qui indique le sud vers le bas.

Ensuite, il faut faire tourner terre et horizon avec la molette inférieure de telle sorte que l’hémisphère visible, au-dessus du disque d’horizon soit celui qu’on voit réellement au moment où l’on observe le ciel.

Puis, ces réglages étant faits, il ne reste plus qu’à faire tourner la terre factice à la même vitesse que son modèle, de 15° par heure, d’Ouest en Est pour que le ciel de l’appareil corresponde en tout point au ciel réel à un instant donné.

 

 

 

 

Et cette boule en laiton au bout d’une tige courbe articulée sur la molette supérieure c’est quoi ? 

C’est le soleil. Quand on tourne la molette supérieure, la boule parcourt le cercle écliptique (et les constellations du zodiaque) comme le fait le soleil réel en une année. 

D’ailleurs chacun des points constituant l’écliptique pourrait bien correspondre à une position du soleil pour une date donnée, de 15 jours en 15 jours.

Mais on pourrait aussi bien utiliser cette boule pour montrer où l’on voit la lune ou une planète, pour un jour donné.

Le point de la sphère céleste où est fixée la molette supérieure s’appelle dans la réalité « le pôle de l’écliptique ». On comprend facilement pourquoi.

 

 

Cet appareil est parfait pour donner une description de la sphère céleste, la position des différents plans, les mouvements divers, mais il est difficile d’imaginer le ciel tel qu’on devrait le voir si l’on se trouvait au centre du dispositif, or, c’est justement l’un des buts que nous poursuivons.

Intéressons-nous maintenant au comportement du soleil sur la sphère céleste.

Un comportement que le dispositif de la boule en laiton devrait nous aider à comprendre.